mercredi 26 janvier 2011

Léa en entretien "confirmation de promotion"

Quand Big Big m’a nommée chef de comptoir responsable des ventes, il a assorti cette promotion de six mois d’essai. Voilà. C’est comme si j’étais en CDD dans une boite que je connaissais déjà. En gros, Big-Boss m’avait donné trois objectifs :

- avoir un vrai leadership sur l’équipe

- rationaliser le workflow

- améliorer les techniques de vente des filles

Moi, je m’en suis ajouté quelques uns (secondaires…)

- continuer à vendre presque autant qu’avant

- amadouer Isa’ pour qu’elle me foute la paix

- protéger / défendre / faire augmenter les filles pour qu’elles m’adorent (et qu’elles restent à l’agence parce que je n’ai pas du tout envie de former des nouveaux qui ne savent pas faire une cotation tous les trois mois… il faudra que je vous reparle de la formation du schtroumpf à lunettes...)

- rendre Big-Boss complètement dépendant de moi, à la renverse sur mes résultats (objectif à plus long terme quand même, genre : fin 2012)

- finir par me trouver un mec (mais là, je crois que je suis hors sujet)

Pas folle, j’avais demandé à Big-Boss qu’on fasse un point tous les deux au bout de trois mois, histoire qu’il ne me balance pas au bout des fameux six mois « d’essai » que je n’étais pas à la hauteur de ses espérances… Trois mois, c’était mi-décembre. Je l’ai laissé venir… et puis rien… alors qu’entre Noël et le premier de l’an, on en était limite à tricoter à l‘agence. Mais bon… Big-Boss est parti à Cuba le 28 décembre, je n’allais pas lui ajouter un souci alors qu’il s’apprêtait à avoir Bobonne en tête à tête pendant 10 jours.

Bon, je ne suis pas si blonde comme ça, je ne lui ai pas sauté dessus sitôt rentré. J’ai attendu qu’il se pose, j’ai été délicieuse trois jours (c’est vrai qu’il était détendu, bronzé, reposé et qu’il avait minci… et moi, je me la jouais légère, papillonnante, espiègle… vous voyagez Maya l’abeille ? Ben la même…). Et puis au bout d’une semaine, j’ai passé ma petite tête de fouine dans son bureau et je lui ai dit toute mielleuse : « on avait dit qu’on ferait un point sur ce que j’ai mis en place à l’agence au bout de 3 mois… pfff, je n’ai pas vu le temps passer… ça fait presque 4 !! Alors, tu me dis quand tu veux qu’on en parle, j’ai commencé à prendre des notes… » Et comme d’habitude depuis que je suis reine de la ruche, Big-Boss m’a proposé « qu’on déjeune ensemble demain ». Alors, allons-y pour le déjeuner.

Big-Boss à commencé le déjeuner par « je t’écoute ». OK mon garçon… t’as pas préparé le rendez-vous ? Et ben c’est moi qui vais mener la danse, je suis organisée : je reprends mes objectifs :

Avoir le leadership sur l’équipe : là, j’ai assuré…

- avec les filles, aucun problème. (j’ai balancé, un brin perfide, que de toute façon, j’étais leur help-desk interne depuis le début…)

- avec Max, ça s’est fait en deux minutes façon bon bourre-pif : un beau matin, je lui ai expliqué la vie à celui-là, qu’on était en train de se débarrasser des sociétés qui polluent et que s’il ne voulait pas se retrouver au chômage(où pire, chez Carslon à Belfort), il avait intérêt à se mettre à vendre du tourisme... Du coup, il s'est investi à fond sur le Maroc et les city-breaks Europe !

- avec Jeff, c’est moins du gâteau. Genre « il a compris, il sait, il connait »… sauf qu’il est peut-être très fort pour dessiner à main-levée des cartes de l’Ethiopie mais quand il saura vendre un autotour de 3 semaines en 30 minutes, il me rappellera… là, il réfléchit, il transpire, il calcule… et il nous écoute. Ça rentre… doucement (il a la tête dure), mais ça rentre…

- j’aurais pu ajouter qu’Isa’ m’observe comme une proie jauge un prédateur, tremblante… et je fais comme si je ne voyais rien… mais je en suis pas sensée avoir le leadership sur elle…

Rationaliser le workflow.

Si les clients étaient prévisibles, ça se saurait… On peut tout de même observer 4 vagues par jour : c’est vraiment calme le matin, très intense de 12h30 à 14h30, soutenu jusqu’à 17h (genre : on n’a pas le temps de se poser 2 secondes) et le coup de folie de 17h à la fermeture (genre : un magasin à l’ouverture des soldes).

J’ai regardé, compté, demandé aux filles (oui messieurs-dames, je « consulte mon équipe ») comment ça les arrangerait. Et j'ai apporté la solution sur un plateau à Big Boss : Depuis le 1er janvier, on a fait 2 paquets équipes : Isa, Sonia et Max bossent du lundi au vendredi de 9h à 17h30 (et ils s’arrêtent vraiment une heure pour déjeuner). Coralie, Amandine, Jeff et moi du mardi au samedi de 10h à 19h (et on avale un truc en 15 minutes dans le cagibi avant 12h30). Ceux qui veulent se libérer une journée viennent bosser deux lundis après-midi pour compenser. On va voir ce que ça donne… A part Sonia et Max (qui ne veulent pas travailler plus pour gagner plus), on est désormais payées 41h par semaine (dont 6 heures supp), ce qui évite de devoir prendre des récup’ tout le temps… (et de n’être que 2 à l’agence pour assurer avec le passage, le téléphone, les mails et le reste…)

Améliorer les techniques de vente.

On est toutes les 4 différentes. Sonia est méthodique et précise, elle déroule son argu’ sur du velours… Coralie jacasse mais elle persuade le client au moment où elle sent la faille… Amandine est douce, séductrice, elle y arrive grâce à son sourire… moi, je fonce dans le tas et je présente la cotation (et le stylo pour signer) comme si c’était une évidence….

On a fait comme au théâtre : Chacune a essayé d’imiter une autre : moi qui suis fonceuse, je la joue à la méthodique comme Sonia (du coup, j’ai l’air moins agressive et surtout j’explique ! et les clients aiment bien…), Sonia s’efforce d’être moins pointilleuse et de la jouer plus à l’esbroufe (et elle vend plus vite…), Amandine essaie d’avoir plus de complicité avec les clients mais de les faire parler davantage et Coralie a même réussi à arrêter de couper la parole aux gens…

Je ne sais pas si on a fait des miracles mais j’ai l’impression qu’on se ressemble plus les unes par rapport aux autres et qu’on a plus une vraie méthode d’entreprise. (Big-Boss mourait d’envie de dire « process » mais je ne lui en ai pas laissé le temps…)

La comm’

Big-Boss ne m’avait rien demandé à ce propos mais quand-même… En 3 mois, j’ai lancé

- les vitrines thématiques

- la destination du mois avec soirée portes-ouvertes pour les bons clients en partenariat avec un OT et/ou un TO spécialiste de la destination

- les bouquins de photos de nous en éductours…

Et je le lui ai rappelé…

Voilà. En même pas 4 mois, j’ai fait tout ça… Big-Boss n’avait pas vu la moitié de ces changements. Il m’a expliqué que je l’impressionnais, que vraiment… ouh là là… j’assurais… que les filles avaient l’air contentes… que je menais bien ma barque… Qu’il était ravi de m’avoir proposé ce poste de responsable des ventes (là, j’ai failli le frapper et lui rappeler que ce qu’il m’avait proposé, c’était de gérer son site web à la consur le Maroc qui n’est toujours pas lancé…) et que j’avais l’air épanouie et très heureuse dans mon nouveau job.

Bon ben voilà… ça, c’est fait. Je pense que je ne suis plus en période d’essai… J’attendais qu’il me parle salaire… ou qu’il me pose des questions… je mourais d’envie d’ajouter plein de trucs mais je lui avais demandé « qu’on fasse un point ». Alors point… On a fait ce point. Le bilan est positif. On prend chaque truc en son temps. Pour mon augmentation, je vais attendre la fin des 6 mois dont on avait parlé. En avril, je remonte au créneau !

Et puis le 27 janvier, je file 10 jours en Thaïlande… et au moment où j’écris ces lignes, c’est un peu le seul truc qui me préoccupe.

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