jeudi 30 juin 2011

Agent de voyages ? un métier stressant qui ne paye pas... mais est-ce le pire ?




Lors de la publication de mon dernier billet, je me suis fait copieusement insulter : je me la pète, je donne des leçons à tout le monde, je suis la voix du patronat, je suis critique et méprisante. Bon… comme j’ai un cœur (ah si, je vous assure… même si j’ai tous les défauts de la création, j’ai un cœur qui bat…), ces messages agressifs m’ont fait mal. J’ai relu mes derniers posts et je n’y trouve pas tant d’agressivité. Il est vrai que je n’y vais pas avec le dos de la cuiller (spéciale dédicace à ma Mamie…) mais je n’ai pas l’impression d’être agressive.

Souvenez-vous du titre de l’un de mes premiers billets : « On n’a pas des métiers faciles ». Je maintiens. Et cette année, c’est plus dur encore que d’habitude.

Comme je suis « une ancienne » et que je travaille « dans une grosse agence parisienne », je sais que je suis ultra-privilégiée par rapport à la plupart de mes consœurs : salaire de base à peu près confortable, heures supp’ défiscalisées, nombreuses primes, éductours en nombre…

A Paris, il y a encore beaucoup d’embauches dans les « grosses agences ». Je suis consciente que toutes cherchent le même profil : genre 10 ans d’expérience, anglais courant, ayant beaucoup voyagé, maitrise d’un GDS, sens commercial, disponibilité…

J’ai été attaquée en réaction à mon dernier poste mais je vous le confirme sans prétention : à Paris, quand on a la chance d’avoir un CV comme le mien, on peut « choisir son patron ». ça n’a pas été rose tous les jours pour moi… j’ai été payée au SMIC dans une usine de vente de voyages en promo de dernière minute dégriffés, j’ai eu des petits chefs tyranniques et pour rien au monde, je ne souhaite que personne ne subisse ce que j’y ai vécu. Mais comme dit ma Mamie
« Paris ne s’est pas fait en un jour ».

Je sais que dans les villes moyennes, nombre d’agences tournent avec seulement une ou deux vendeuses, que les heures supp’ ne sont pas payées, qu’il faut être disponible tôt le matin et tard le soir, qu’à l’heure de fermeture du déjeuner, il faut passer à la banque, à la poste etc… que les commerciaux ne prennent pas le temps de vous visiter, que vous êtes rarement invitées aux éductours et que vous émargez au SMIC.

On n’a pas des métiers faciles…

J’ai essayé de sortir de mon quotidien de fabricante de voyages à la carte dans une grosse agence parisienne pour aller explorer des terres complètement inconnues : les autres professions !
Vous avez bien lu : Léa qui a les chevilles qui enflent et qui est autocentrée s’intéresse à ce qui ne lui ressemble pas ! pour ce premier voyage en terres inconnues, je ne suis pas allée très loin : seulement dans le cadre de mes copines.

Elodie, institutrice en CP : Formation : Bac + 4 en lettres et sciences de l’éducation. Salaire : 1700 € nets par mois. Aucune prime ni avantage. Responsabilités : apprendre à lire à 26 gamins (dont certains ont des parents qui ne parlent pas français), les intégrer au système scolaire, repérer les enfants en détresse. Degré de stress/fatigue : 10 sur une échelle de 1 à 10. (Elodie a tout le temps des cernes, se couche à 22h tous les soirs, n’a pas de vie sociale en semaine). Avantages : sécurité de l’emploi, 17 semaines de vacances par an. Inconvénients : pas de possibilité d’évolution, condamnée à garder le même employeur toute sa vie. Concurrence internet : non
(pas encore…)

Céline, agent immobilier : Formation : Bac + 3 en droit. Salaire : 1200 € à 2800 € nets par mois. Moyenne inférieure à 2000 € nets par mois. Ce salaire comprend des primes sur objectifs mensuels qui impliquent de mener de front 1 – la vente (l’atteinte d’un certain chiffre d’affaire), 2 – le développement commercial (elle doit faire entrer de nouveaux biens à vendre). Responsabilités : aucune. Degré de stress/fatigue : 4 sur une échelle de 1 à 10. Céline a un chiffre à atteindre, elle court dans tout Paris toute la journée, même elle peut parfois faire les boutiques tranquille entre deux clients et n’a pas vraiment d’horaire. Du coup, elle bosse en gros de 11h à 20h, ce qui lui permet d’avoir une vie sociale (en soirée, elle distribue ses cartes de visite). Avantages : liberté relative, a pu s’acheter un appart’ pas trop cher. Inconvénients : difficile de mener de front la vente et la prospection. Concurrence internet et vente directe : énorme. A du mal à faire rentrer des affaires car les propriétaires préfèrent vendre en direct plutôt que par des agences (ça ne vous rappelle rien ?)

Barbara, petite main dans une maison de couture : Formation : BEP secrétariat (ben oui... ses parents ne voulaient pas que Barbara ait un métier manuel…) Salaire : à peine plus du SMIC. Parfois des primes lors des présentations des collections. Responsabilités : aucune (à part la robe qui se déchire lors du défilé, mais ça ne serait vraiment pas de chance…). Degré de stress/fatigue : 4 sur une échelle de 1 à 10 toute l’année (mains qui se sclérosent et migraines oculaires) ; au moins 99 sur une échelle de 1 à 10 pendant les collections (avec directeurs artistiques hystériques qui hurlent à la mort). Avantages : bosse dans un secteur prestigieux, voit des mannequins, travail varié. Inconvénients : ne rencontrera jamais son mari sur son lieu de travail. Concurrence internet : non. Mais délocalisation à outrance. Les jobs peu qualifiés sont partis en Asie, en Afrique et en Europe de l’Est. A Paris, ne reste que celles qui bossent dans le luxe.

Emma, journaliste-rédactrice dans la presse féminine : Formation : Prépa lettres, école de communication, école de journalisme. Surdiplômée… Salaire : 2000 € nets par mois en moyenne. Paye moins d’impôt grâce à une niche fiscale hallucinante (les journalistes ont droit à un abattement, c’est comme ça…), reçoit des invitations, des échantillons, des sollicitations en tous genres. Responsabilités : pas grand chose (à part passer à côté d’une info dont va s’emparer une rédactrice concurrente qui va faire le buzz…) Degré de stress/fatigue : 7 sur une échelle de 1 à 10 à cause des échéances à respecter : une soirée bouclage par semaine pour le journal qui est son employeur principal + ses piges qu’elle signe sous un faux-nom et son blog à animer. Problème de foie possibles à terme. Vie sociale : coure sans cesse avec un immense sac fourre-tout, a deux i-phone et un blackberry, (crie dedans assez fort), appelle tout le monde « ma belle » ou « ma chérie » en appuyant sur les voyelles, doit parfois griffer les journalistes rivales pour obtenir une info/une interview. Avantages : job glamour et rigolo, croise sans arrêt des sous-stars de la téléréalité, n’achète jamais à manger (cocktails) ni de crème de beauté (échantillons). Inconvénients : vie professionnelle vide de sens, garde-robe très encombrée. Concurrence internet : énorme ! la presse est en danger car les tirages sont moindres et les annonceurs renoncent… Emma s’est diversifiée dans l’internet mais les piges qu’elle écrit doivent l’être presque immédiatement à la commande et ça rapporte des clopinettes
(ça ne vous rappelle rien ?)

Babette, chargée d’affaires dans une banque : Formation : Ecole de commerce. Salaire : 2600 € nets par mois x 14. Responsabilités : fortes. Peut refuser un prêt à une entreprise et la condamner. Peut aussi accorder trop de crédit à une entreprise et faire perdre beaucoup d’argent à son employeur. (Babette n’est pas Jérôme Kerviel non plus…). Degré de stress/fatigue : 8 sur une échelle de 1 à 10. (téléphone qui sonne tout le temps, alertes informatiques toutes les 5 minutes, listings indéchiffrables à exploiter, réunions interminables, clients agressifs). Avantages : ne paye pas de frais bancaires, obtiendra des taux à moins de 1% quand elle décidera à acheter un appart‘. Inconvénients : milieu machiste, client hargneux prêt à vous abandonner au concurrent pour une CB à 55 € offerte la 1ère année par le concurrent en question. Concurrence internet : énorme. Les jobs de relation client de base sont désormais faits par des machines.
(ça ne vous rappelle rien ? comme la billetterie simple quoi…)

A côté de mes copines, je me sens privilégiée. Mes collègues et fournisseurs sont des amours, mes clients sont dans l’ensemble plutôt cools, et je dois avouer qu’il est plus sympa de vendre des vacances que des conventions-obsèques… je pars en vacances quand je veux et pour pas cher, mon travail est reconnu par ma hiérarchie, et de toutes mes copines, j’ai le travail le plus varié.

On n’a pas des métiers faciles, certes… mais y’a moins bien et payé encore bien moins cher.


vendredi 3 juin 2011

Fly with me !

Je vous avais parlé l'été dernier de Little Britain, une série britannique délirante où une agent de voyages revêche traite ses clients comme s'ils étaient des moins que rien...

Little Britain revient pour notre plus grand plaisir !
Voici la compagnie low-cost "fly-lo"...

Enjoy !

Pour faire voler une compagnie aérienne, il faut une belle équipe !

Vous volez sur une compagnie low-cost ? L'enregistrement prioritaire peut-être une excellente option (ou pas...)