samedi 17 mars 2012

Léa est amoureuse... d'un steward Easyjet

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais depuis que la nouvelle version du site TourMaG est en ligne, les écrits des « non-journalistes » contributeurs de TourMaG sont regroupés dans la rubrique « chroniques d’experts ». Moi, je suis en quelque sorte la pétasse blonde sans cervelle l’expert-distribution. Ça m’a fait rosir de bonheur de l’apprendre.

Mercredi, Jean-Louis Baroux, expert « avion » (et notre maitre à penser dés qu’on parle transport aérien) écrivait à raison en parlant d’Air France qu’« à force de dégrader le produit, en particulier sur le moyen-courrier, celui-ci est devenu l’équivalent des transporteurs low-cost ».

Et ben je vais vous dire… y’a pas qu’Air France. Le week-end dernier, je suis allée à Madrid et j’ai volé pour la première fois de ma life sur Air Europa

Pour vendre cette compagnie toute moisie régulièrement, je savais que les « prestations étaient proposées à la vente à bord ». (arriver à dire « si tu veux manger, tu payes » avec autant d’élégance, c'est fort !). Ce que je ne savais pas, c’était que même quand on est petite et fine comme moi, on a les genoux sous le menton, et que les hôtesses étaient super vulgaires et cheap lookées Prisu en jeans…

Bref : low cost ou compagnie de renom, c’est pareil ? Depuis quinze jours, je suis baignée dans le low cost. Ceux et celles qui suivent ma life sur ma page facebook le savent : je suis amoureuse et il bosse sur Easyjet.

Certes, je tombe amoureuse assez vite et tous les 4 matins assez régulièrement. C‘est pas de ma faute : je suis folle j’ai un grand cœur… Je vous explique comment ça a commencé…

J’ai rencontré Nicolas dans un bar. Un samedi classique. La soirée (on était 6 filles) avait commencé par une petite bouffe tranquille à ma coloc’ et s’était poursuivie par une opération mojitos dans un bar d’Oberkampf où nous avons nos habitudes. On s’installe… et comme d’habitude, je lance un regard circulaire vers l’assistance pour me trouver un mari. Des clones parisiens comme on en voit partout. (de haut en bas : cheveux ras, polos ou sweets à capuche, jeans ou pantalons de treillis et baskets Adidas). Mon regard s’est posé sur ce petit groupe pétillant : deux garçons et deux filles. L’air détendu et heureux. De ce groupe, je n’en voyais qu’un (j’étais presque hypnotisée) : Nicolas.

Comme je suis super relou parfois ne suis pas vraiment discrète, Nicolas a remarqué que je le fixais… Sourires de part et d’autre, chuchotements de Nico à son copain, assentiment du copain en question… et Nico est arrivée dans mon petit groupe pour me glisser à l’oreille un compliment qui m’a fait rougir.

Premiers échanges timides. On avait l’air un peu idiots tous les deux plantés là avec mes copines… Comme il n’était pas l’air très entreprenant (et que j’étais complètement saoule un peu pompette), c’est moi qui lui ai proposé une invitation à boire un verre le lendemain : je préférais nous laisser 20 heures pour vomir et avoir l'air à peu près normale préparer ce premier tête-à-tête.

Vous savez comment c’est une fille qui se prépare pour un premier rendez-vous : le lendemain, j’ai changé de coiffure 4 fois, essayé 12 tenues différentes (avant d’enfiler mon jean préféré, celui qui a la forme de mes fesses tellement il est râpé, une paire de bottes et un chemisier un poil trop décolleté), je suis arrivée à peine 5 minutes en retard… et il était là. Encore plus beau que la vieille.

Comment un garçon peut il être aussi parfait ?

Nicolas a les yeux turquoise, une peau de pêche, un sourire angélique et enjôleur (et dents blanchissimes…) : une espèce de gravure de mode.

Un premier rendez-vous, quand on ne connaît pas du tout celui qui est en face, c’est pas facile… la conversation a glissé sur le boulot et… voilà : Nicolas est steward sur Easyjet. Forcément quand j’ai su ça (et qu’il a su que j’étais agent de voyages), j'ai falli le frapper on avait des trucs à échanger. Je vous résume ce que j’ai appris sur lui :

- Le sens du service, le vrai, ça existe. Quand j’ai demandé à Nico pourquoi il a décidé de devenir stew, sa réponse a été immédiate : il aime les gens, il a envie de les rendre à l’aise, heureux… il termine son CDD dans un mois, et comme il est bien noté, il est à peu près certain d’être confirmé en CDI.

- Chez Easyjet, le rythme de travail, c’est 6 jours travaillés puis 3 jours de repos. Sur ces 6 jours « travaillés », il n’est pas en vol tout le temps… il ne vole que 3 ou 4 jours l’hiver, et plutôt 5 jours l’été. Les autres jours, il est en stand-by. C’est à dire soit chez lui ou dans le coin (si on l’appelle, il doit rappliquer à CDG dans les deux heures qui suivent…) soit (et ça, il n’aime pas du tout…) à CDG, dans une petite pièce où on peut l’appeler pour un décollage immédiat.

- le truc un peu moisi, c’est que la référence utilisée pour calculer son salaire, c’est le nombre d’heures de vol effectuées. Nico a donc un salaire de base qui comprend les vols, les embarquements et les débarquements (et ses journées entières de stand by…) mais il a plein de « primes de vol »
 
- alors, combien ? J’ai été assez surprise… pas mal comme salaire : à peu près 2000 € nets l’hiver et 2700 € l’été. Ben oui, je viens de vous expliquer qu’il vole plus l’été que l’hiver… (Easyjet laisse des avions à terre en basse saison plutôt que de les faire voler avec un remplissage moindre)

- chez Easyjet, il n’y a pas de découché(normalement… parce qu’en ce moment, il y a des avions qui dorment à Toulouse, et il n’y a pas encore de PNC basé… alors les Parisiens s’y collent…). Ils font donc normalement 2 ou 4 legs (ils appellent ça des secteurs) les jours où ils volent. En gros, pour mon Nico, un A/R loin (genre au Maroc ou en Grèce) ou 2 A/R courts. Ses vols préférés : le Maroc parce qu’il n’y a presque que des touristes ou des Marocains heureux de rentrer au bled, que le vol est long donc il est mieux payé, qu’il a du temps pour le service et que les gens mangent davantage quand le vol est long . Les vols qu’il déteste : Barcelone parce que les vols sont toujours à 156 pax pour 156 sièges, qu’il ne parle pas espagnol (je me suis promise de lui apprendre…), que les clients essaient toujours de caser 2 sacs en cabine et qu’ils ne mangent rien…

- Nico trouve que son job est cool. Pour lui, son job se limite à accueillir, assister les pax au rangement de leurs bagages dans les racks, vendre à boire et à manger (et plus il vend, mieux il est payé... et tu m’étonnes qu’il vend… moi, je tombe sur un stew comme lui, j’achète tout… même les peluches Hello Kitty, ça ferait des cadeaux pour mes nièces…)

Et le truc le plus sympa chez Easyjet, c’est que staff ne se prend pas au sérieux… Le plus souvent, les chefs de cabine (qui font les annonces…) casent des remarques improbables à propos des membres de l’équipage, des consignes de sécurité ou des annonces de départ et d’arrivée : « en cas de dépressurisation de l’appareil, des masques à oxygène tomberont automatiquement à votre portée, ne criez pas trop fort, mettez 2 € pour l’actionner, et respirez en faisant le petit chien. Assurez-vous que votre masque est bien positionné avant d’aider les autres passagers. N’aidez vos enfants que s’ils ont été sages et obéissants. Si vous avez plusieurs enfants, commencez par celui qui a eu les meilleures notes à l’école. »

Vous imaginez une connasse d'hôtesse d’Air France prétentieuse à chignon sortir de sa réserve emplie de condescendance et avoir un poil de fantaisie en récitant le texte de son annonce ? Non. La seule chose différence entre une hôtesse Air France et l’une de ses congénères de la compagnie, c’est sa capacité à appuyer sur les liaisons ou pas : « l’ouverture des coffres z’à bagages peut provoquer la chute d’objets ; merci d’y prêter r’attention. »

Je ne suis qu’une petite agent de voyages blonde mais je ne suis pas (complètement) d’accord avec Monsieur Baroux. Le produit (Dieu que ce mot est vilain…) low cost n’est pas un produit de compagnie régulière dégradé. C’est un produit innovant. Les PNC d’Easyjet sont jeunes, dynamiques, sympa (et parfois des bombasses très jolis comme mon Nico…) et je les préfère en orange rigolo qu’en bleu marine strict et coincé. En plus, les PNC d’Easyjet sont de toutes les couleurs alors que ceux d’AF sont presque tous pareils (blancs, quoi…). Disons qu’ils représentent le monde !

Je préfère les bons sandwiches copieux (et payants) d’Easyjet aux canapés empoisonnés (insipides et minuscules) d’Air France, même s’ils sont gratuits.

Et pour nous, agents de voyages, vendre Air France ou Easyjet, c’est pareil : pas de commission, pas de soutien marketing… alors pourquoi privilégier une compagnie par rapport à une autre ?

En plus, Air France a un site internet très fluide aux fonctionnalités intuitives. Et si un pax achète sur le site, il ne paye que 3 € de frais de service… (soit 11 fois moins qui si il achète chez Big Boss Voyages). C’est dire si c’est tentant pour les passagers…


Pour un client « normal », acheter sur Easyjet est un peu plus compliqué : tout le monde ne sait pas exactement quelles sont les destinations desservies au départ de Paris, il y a cette histoire de bagage compris ou pas… Bref, l’agent de voyages que je suis a encore un peu de valeur ajoutée à vendre ce type de prestation…

Et quand je vais vendre un vol Easyjet au départ de CDG, il y a une chance que mon chéri soit dessus… j’indiquerai alors son prénom à mes clients qui auront l’assurance d’un service parfait. Nico leur fera leur plus beau sourire, mes pax ne pourront résister à la tentation de lui acheter des sandwiches, il aura des primes, et avec tout cet argent, il me fera des cadeaux. On appelle ça un cercle vertueux…  




jeudi 8 mars 2012

Je suis toutes les femmes

Depuis près de deux ans que j’écris de façon plus ou moins régulière pour TourMaG.com, vous avez appris à me connaître. Chaque semaine, je reçois des mails de mes sœurs, les jeunes agents de voyages, qui me racontent leurs joies et leurs soucis, qui me posent des questions et me proposent des analyses… J’ai aussi beaucoup de mails de garçons. Mais aujourd’hui, laissez-moi tranquille ! On a le droit de ne penser qu’à nous.

Je suis une fille libre. J’écris quand je veux, je parle de ce que je veux… j’utilise mon ton. Et si la rédac’ décide que mon post n’entre pas dans la ligne éditoriale de TourMaG.com, rien ne les oblige à publier les délires de Léa. (à la réflexion, ça ne m’est jamais arrivé…) Voilà. Depuis bientôt deux ans, je m‘amuse.

Sauf ce soir : à l’occasion de la journée des femmes, Jean m’a demandé d’écrire un billet sur « la façon dont je considère ma condition de femme ». Question intéressante. Vaste programme… Après être restée deux minutes la bouche ouverte face à mon écran « mon Dieu, que vais-je bien pouvoir leur raconter ? », mes doigts de fée commencent à s’agiter : oui, Léa a toujours une opinion. Toujours quelque chose à dire…

Ma condition de femme ? Comment hiérarchiser ce que je suis vraiment ? Suis-je avant tout une femme, une vendeuse, une cadre, une folle, une blogueuse, une amoureuse ? Qu’est-ce qui me caractérise ? La sensibilité, l’humour, la verve ?

J’ai essayé de trier et ça n’a pas été facile… pour la première fois depuis que j’écris des billets dans TourMag, je n’ai pas écrit d’un seul jet : j’ai fait une liste. Presque une espèce de plan. Comme quand j‘étais au lycée ou en hypokhâgne. Et oui… tu ne le savais peut-être pas, mais j’ai des lettres…

Je ne suis pas une femme, je suis une princesse.

S’il fallait définir une femme par rapport à quelqu’un, on dirait qu’elle n’est pas un homme. La belle affaire. Mais il est vrai que j’exsude la féminité par tous les pores de ma peau. Je suis fragile, fine, douce. J’ai les doigts légers, la taille fine, les jambes longues… et que mes cheveux soient retenus en en chignon ou lâchés en cascade sur mes épaules, je joue avec eux. J’ai toujours une fine mèche qui barre mon front. Mes cheveux me rendent belle. Tout simplement. Je ne suis pas une femme. Je suis une princesse. En toute simplicité…

Je ne suis pas une femme, je suis un macho.

Je ne me laisse pas faire. J’ai le verbe haut, le rire sincère et sonore, la démarche assurée, la descente de mojito facile et l’humour parfois graveleux. Il m’arrive de mettre la main aux fesses des garçons. Ça les surprend toujours mais en général, ils aiment bien. J’adore faire rougir les commerciaux endimanchés qui débutent. Le plus souvent, ils arrivent à l’agence avec un costume neuf, une coupe de cheveux bien nette et une peau parfaite. Alors, pour montrer mon pouvoir, de mes doigts de fée, je fais mine d’attraper leur cravate et je caresse délicatement leur torse du bout des ongles en susurrant « vous êtes bien élégant jeune homme, elle est en soie votre cravate ? » Seuls les excellents commerciaux s’en sortent sans être déstabilisés…

Je ne suis pas une femme, je suis une cougar.

A 31 ans, je me sens l’âme d’une initiatrice. Je ne pourrais jamais enseigner les techniques de vente ou Amadeus aux BTS Tourisme. Trop frais, trop mignons. Et trop dangereux pour moi… Là où les conquêtes des bronzés passaient sans le savoir sur une balance, les miens passent à l’état civil. Je me lance des défis. Ils seront toujours plus jeunes… et quand l’une de mes copines voit pour la première fois l’un des minets que j’ai attrapé dans mes filets et qu’elle me demande « mon dieu, quel âge a-t-il ? », je réponds désormais « moins 8 » (par exemple…) soit 8 ans de moins que moi. Odieuse ? Non, juste une femme de goût.

Je ne suis pas une femme, je suis un pitbull.

Donnez un os à un pitbull, il ne le lâchera pas tant qu’il restera de la viande à ronger. Donnez-moi un client. Je vais le travailler au corps, lui poser des questions sur ses goûts et ses envies, le mettre en face de ses contradictions pour l’amener à me dire ce qu’il veut vraiment. Il en ressortira essoré. Je serai épuisée. Au moment de la signature du contrat de vente, nous serons comme deux amants fourbus après une nuit d’amour. Mais je vends. Que dis-je ? Je facture du bonheur. Et je n’oublie ni le surclassement, ni les excursions et encore moins l’assurance. Chaque client est ma chose.

Je ne suis pas une femme, je suis une entraineuse.

Depuis que Big-Boss m’a nommée responsable des ventes puis chef d’agence, les filles et Max sont boostés comme des bêtes sauvages. J’ai parfois l’impression qu’ils font tout pour faire en sorte que l’agence fonctionne. Et ca marche. La crise ? non, on ne connaît pas. On a parfois des petits coups de mou mais on s’en sort à chaque fois plus mobilisés encore. Oui, comme disait un copain, je suis le pilier du comptoir…

Je suis toutes les femmes.

Je suis la gentille Tata Léa qui passe des après-midis entières à jouer aux poupées Barbie et à faire des cabanes. Je suis l’amoureuse qui se transforme en Shéhérazade pour charmer son prince, je suis l’énervée des machines de torture des salles de gym, je suis la grande sœur qui console, la copine qui fait rire, l’amie qui partage tes joies et tes peines. Je suis Léa et je ne te veux que du bien.

Je suis comme toi.

Mes copines sont toutes des filles formidables. Et vous, les agents de voyages, les anonymes du comptoir aussi. Vous illuminez le quotidien de vos patrons, vous rendez vos hommes heureux, vous êtes des mamans parfaites, vous vendez des vacances ou des déplacements pro. Vous savez concilier plusieurs vies : vendeuse le jour, maman le soir, maitresse la nuit. Et 24 heures sur 24, cuisinière, nounou, infirmière, femme de ménage, couturière, sportive, magicienne.

La journée des femmes, c’est 365 jours par an.

Sauf cette année, parce que c’est une année bissextile. Si ce 8 mars, ton patron t’offre une fleur ou si ton chéri te prépare un bon repas (et fait la vaisselle…), c’est qu’ils en sont capables. Alors réclame-le leur plus souvent. Et si tu veux vraiment arriver à ce que la femme soit un homme comme les autres, fais-comme moi. Mets la main aux fesses aux garçons, explique à un homme que si il veut réussir, il faudra qu’il couche, paye lui à boire (et sers le…), fais le rougir, offre lui des fleurs. Je suis une princesse macho, un pitbull entraineuse et je serai une femme accomplie le jour où je serai assez amoureuse pour demander en mariage celui que je choisirai. Parce que si une emmerdeuse comme moi attend que le prince charmant arrive sur son cheval ailé, elle finira vieille fille…





jeudi 1 mars 2012

C'est tranquillou à l'agence, hein ?



Pendant les vacances scolaires de la région parisienne (et de l’Aquitaine… je précise sinon les provinciaux vont encore dire que je suis autocentrée sur Paris), c’est toujours super calme à l’agence : je n’arrive pas à imaginer que la société française tourne au ralenti pendant les vacances scolaires, mais c’est comme ça…

Je vais vous dire un truc : heureusement que les vacances scolaires se terminent demain parce que là… on baille aux corneilles chez Big Boss Voyages !

Certes, que « c’est calme pendant les vacances scolaires », c’est pas nouveau ! Du coup, on anticipe un peu et on essaie de prendre des vacances. La semaine dernière, Big Boss a emmené ses horribles chiards au ski et Max a pris quelques jours pour se faire un week-end « boites de nuits » prolongé à Berlin. (il compte en nuits et pas en jours… jeudi soir, vendredi soir, samedi soir… il avait une de ces têtes en rentrant…).

Cette semaine, c’est Isa qui est partie « se reposer dans le pays basque ». Je n’arrive pas à comprendre comment Isa peut avoir besoin de se reposer (franchement, l’équation petit boulot pépère + activité intellectuelle limitée aux mots-fléchés et au « sudoku niveau moyen » + soirées télé-tisane + absence totale d’activité sexuelle… je me demande comment on peut être fatiguée après ça…)

Jeff est aux Indes, comme il dit. Pfff… encore une fois…

On déplore aussi l’absence de Coralie « parce que la nounou aussi, elle prend des vacances ». Ah… penser à l’occasion à vous parler des progrès ful-gu-rants de son petit Melvil… (elle m’a invitée à un goûter pour fêter son premier anniversaire… Seigneur…) Alors, Melvil est en avance pour son âge, mignon comme tout et à 11 mois et demi, il marche « presque ». (Doux Jésus, comme je suis impressionnée, je suis certaine que les écoles d’ingénieur se battent pour l’intégrer dés ses 15 ans… comment se passer d’un tel talent ?)

Et figurez-vous que chez les clients, on observe la même maladie saisonnière : les vacances !
A la billetterie sociétés, Max parle depuis 2 semaines à des inconnues. Les assistantes chargées des voyages de nos sociétés clientes sont remplacées par des intérimaires aux prénoms improbables (elles s’appellent vraiment Cindy et Jennifer ? et elles n’ont pas fait de procès à leurs parents ?)

Et nous, au tourisme, quand on essaie d’appeler les clients qui se sont inscrits en mars et en avril 2011 (il faut bien motiver les clients au départ…), ils nous expliquent gentiment qu’ils sont au ski et que oui… pour le mois de mai… faut voir… mais qu’on les rappelle plutôt la semaine prochaine : ils seront rentrés. Non, pas la semaine prochaine, ils auront trop de boulot avec les 1546 mails qu’ils auront à lire : plutôt celle d’après. (Au passage, on leur rappelle qu’on est « aussi » capables de leur réserver un chalet ou une location au ski, mais bon… c’est un peu tard…)

J’avoue que dans ma coloc’, c’est pareil : Emma et Elodie sont parties en vacances chez leurs sœurs respectives en région (j’adore parler comme ça…) Garder leurs neveux et nièces. Parce que les nounous, elles aussi… oui, c’est bon, on sait ! Donc, je baille au bureau et le soir, je me retrouve toute seule avec Laurine dans nos 130 m²…

Alors, c’est bien de concilier vie professionnelle et vie privée (et que la moitié de la France parte en vacances les 2 dernières semaines de février), mais moi, je suis un peu inquiète pour le moral des agents de voyages…

Sur FaceBook (j’ai tellement de temps en ce moment que j’y traine pas mal…), je les vois bien déprimés… qu’est-ce qui se passe ? On a l’impression que seuls les rebuts de la société se pressent dans nos boutiques… et que les vrais clients tardent à se pointer. En fait, je crois que c’est juste une impression parce que 1 – on voit peu d’agences mettre la clé sous la porte, 2 – chez Big Boss Voyages, on est à +12% en janvier et on va finir février dans les mêmes eaux (Isa nous calculera tout ça lundi…).

Pourtant, on a quand même l’impression de peigner la girafe… mais c’est vrai que plus ça va, plus on vend des trucs cher… (tout augmente, ma pauvre dame) donc si on vend au même nombre de clients que l’an dernier, mathématiquement… on fait davantage de chiffre !

N’empêche que si je fais un travelling arrière sur ces 10 derniers jours, qu’est ce qu’on a fait à l’agence ? On a rangé nos affaires (dingue comment on peut encore avoir des cartes de visites de commerciaux que personne ne se souvient avoir vus), on a trié des photos (ça, c’est tout moi : je pars en voyage d’étude et je prends 1295 photos dont 1241 qui ne servent à rien mais « on ne sait jamais ») parce que l’informaticien nous a dit que le réseau saturait (ben moi aussi choupinet, je sature), on a trié les brochures de l’hiver (au fait, camarades TO, quand on dit à monsieur Logimail qu’on ne veut pas de vos brochures, pourquoi vous vous entêtez à nous en envoyer deux tonnes ?). Bref, des taches passionnantes ! Et je dois avouer que bon… facebook, les mails perso, une petite partie de Géochallenge (oui mais ça, c’est du boulot : je révise mes capitales…) c’est pas moi qui vais avoir besoin de me reposer les prochaines semaines !

N’empêche qu’il n’y a pas beaucoup de clients… au moins, ils sont prévisibles : « une semaine dans un bel hôtel à Maurice ou en Thaïlande pour 1000 / 1200 € » (oui, comme tout le monde…) ou « une villa à Bali pour 8 personnes début août pour 10 000 € avec les vols » (doux Jésus, que c’est original et complètement réaliste comme budget…) ou encore « un week-end au soleil dans un joli hôtel dans une capitale européenne qu’on ne connaît pas pour 500 ou 600 € pour deux, qu’est-ce que vous avez comme idées ? »

Dans ce cas, deux solutions :

1 – la solution de facilité. On va dans le réseau (Kevin, notre informaticien a tout bien rangé…) et on cherche dans l’arborescence : « devis / pays en question / devis type / enregistrer sous », 3 calculs et on envoie

2 – la solution qui va nous occuper une heure avec le client mais qui est un poil compliquée à assumer : (mais 1 – ça occupe, 2 – ça nous donne l’impression de ne pas être des machines, 3 – ça retient le client en agence et c’est bon pour l’image qu’on ait des gens qui soient là…). Le challenge, c’est de transformer la demande « une semaine dans un bel hôtel à Maurice ou en Thaïlande pour 1000 / 1200 € » en une formule 14 jours/12 nuits qui comprendra en plus « une escapade de 4 jours à Angkor, une civilisation oubliée bla bla bla… », mais il faut faire attention de ne pas faire trop peur au client…

Bref, on essaie de se rendre utile, de « coller à la demande » mais aussi d’être « force de proposition ».

N’empêche que c’est dur… et quand je « discute » sur FB, je vois bien des agents de voyages consciencieux qui aimeraient bien atteindre leurs 50 000 € ou 100 000 € d’objectif mensuel de facturation (d’ailleurs, c’est dingue ces disparités de chiffre d’affaires à atteindre…) mais qui se désolent de ne rien avoir à proposer qui collerait aux demandes des rares clients qui les contactent…

Parce que pas de clients = pas de chiffres = pas d’augmentation ni de prime.

Je ne voudrais pas avoir l’air de me répéter inlassablement mais… on n’a pas des métiers faciles… et en plus, on n’est pas payés bien cher…. Les agents de voyages se targuent d’être de bons vendeurs ? on leur propose des contrats payés au SMIC (1.398,37, allez… je vous le fais à 1400 €…) assortis de commissions sur leur chiffre. Sauf que quand il n’y a personne qui appelle ou qui entre dans l’agence, on fait comment pour faire du chiffre ? Ben on pleure… Et à la fin du mois, on n’attend pas son chiffre et on touche 1100 €

Bon… les partenaires sociaux sont en train de nous négocier une revalorisation de la grille salariale. On s’attend à avoir une royale augmentation de 2,4% du salaire minimum. Sur une base de 1400 €, ça nous fait (sortez la CB les filles, on va pouvoir faire des folies…) 33,6 € bruts. Je t’enlève 20% de cotisations, ça fait 26,88 €, soit 4,63 mojitos à 5,80 €.

Et ben franchement… pour une augmentation d’un mojito par semaine, est-ce que ça vaut le coup de faire du phoning plutôt que de jouer au sudoku sur le web ? Allez, j’arrête de faire du mauvais esprit, et dés lundi, je me remotive ! Sur qu’il y aura du monde à l’agence !