jeudi 31 janvier 2013

Virgin Megastore fait faillite. Et ton agence, c'est prévu quand ?


Samedi soir, soirée tapas à la coloc’ des princesses. 7 filles et 3 mecs. On avait tous passé une semaine épuisante : ceux qui avaient pris des vacances devraient rattraper une (voire deux) semaines d’absence (et autant de tonnes d’e-mails moisis à traiter en urgence) ; ceux qui étaient restés bossé avaient dû enchaîner soirées trop arrosées et effectif réduit au bureau.

Nombreux déploraient aussi des petits problèmes de foie post-réveillons et l’accumulation disgracieuse de kilos sur les hanches (pas moi : je suis une sylphide). En tout cas, merci le foie gras et le chocolat : on a tous des boutons ! (et la charcuterie de samedi soir n’arrangera rien).

Sinon, vous croyez qu’il finira un jour cet hiver ? La vague de froid déferle sur la France, il neige (Soyons positifs : ça devrait booster les ventes de séjours long-courrier cette semaine) et en plus de faire face au froid, il faut faire avec le manque de lumière (il paraît que les jours rallongent depuis 4 semaines… qu’est-ce que ça devait être fin décembre !)

Besoin de repos, de soleil, de sensations douces. En ce moment, je donnerais tout pour marcher pieds-nus dans le sable, pour barboter dans une eau tiédasse et sucer les branches de mes lunettes de soleil en feuilletant un magazine de filles.

Bref, on était crevées et l’ambiance n’était pas au beau fixe : on était en bottes et en gros pulls près du chauffage, j’ai le cheveu plat, l’œil triste et la peau terne. Mes copines ont des cernes, Nico a mal au dos, on est tous crevés.

La conversation a dévié sur le bilan de l’année 2012. Celle qui rimait avec « loose ». Alors, quel(s) souvenir(s) allions-nous retenir de cette année ?

Nico a parlé de ses trois mois de chômage et de la descente aux enfers de Nancy en foot (là, j’ai baillé et je me suis dit qu’en plus d’avoir un vilain teint, Nico avait parfois la conversation ennuyeuse).

Emilie évoquait la Syrie, le Mali, l’affaire Merah et l’intolérance des ceux qui se déchaînent contre le mariage pour tous et qui allaient défiler le lendemain. (Là, je me suis demandée où j’avais rangé ma corde, comme ça, j’allais m’en servir pour pendre Frigide Barjot mais Hélène était en train de préparer un pichet de mojito alors je suis allée l’aider parce qu’elle ne le fait jamais assez sucré) 


Chris disait qu’elle avait laissé passer l’amour de sa vie et qu’elle ne retrouverait jamais un garçon aussi adorable. Chris est belle, intelligente, drôle mais elle a beau être l’une de mes meilleures copines, je dois reconnaître qu’elle est un peu moisie du cœur. Son amoureux du printemps (un petit barbu aux yeux clairs) était vraiment adorable et en plus, fou d’elle. Mais que voulez-vous ? Chris est vraiment une handicapée de l’amour…

Alicia, qui bosse en agence de comm’ a fait un burn-out au printemps. Elle n’a pas supporté les projets qui se télescopent, la pression des clients, la réduction des effectifs et les charrettes. La pauvre chérie a été arrêtée 3 mois et elle a du mal à reprendre confiance en elle. Elle cherche un autre boulot. Maintenant que j’ai remis mon Nico au boulot, il faut que je coache Alicia !

Bref, j’arrête de vous rapporter les lamentations. Vous pensiez lire une chronique légère ? C’est raté… Je ne voudrais pas plomber davantage l’ambiance mais ce qui m’a le plus marquée cette année, c’est les faillites et les plans de licenciement.

Plus de 5000 suppressions de poste en 3 ans chez Air France, vous le savez tous : on ne va pas en remettre une couche… Mais ils ne sont pas seuls : Carlson supprime 193 postes en France, Amex 5400 dans le monde... Et je ne voudrais pas limiter cet inventaire à notre seul secteur. On peut comprendre que l’acier lorrain par exemple, soit en déclin (note : ne plus passer Noël avec la famille de Nico à Nancy. Je ne compte pas devenir experte de Florange), mais les boites de services, pourquoi se cassent-elles la figure les unes après les autres ? 

Surcouf par exemple. Qui n’a pas besoin d ‘un ordi, un driver, un scanner, un disque dur externe ? Surcouf n’avait que 20 ans mais faisait partie de ma vie : j’ai toujours connu cette enseigne. Baisse du chiffre, fermeture de magasins, cessation de paiement en mars 2012. Pas de repreneur. Fermeture des magasins le 10 novembre. Fermez le ban.

Et que dire des magasins Virgin ? Une marque reconnue, des magasins dans des emplacements de choix, des prix accessibles. Cessation de paiement le 3 janvier. Faillite le 9. Sur le carreau : 1000 salariés dont de vrais passionnés des livres et de la musique, 26 magasins dont la plupart dans des immeubles classés. Les baux vont être repris par Zara ? Que devient la culture ?

La faute à qui ? Quand j’ai entendu l’annonce de la faillite, j’ai lu des journaux, écouté les interviews des experts, traqué les reportages à la télé, fait des recherches… Les explications sont nombreuses :

La faute d’Amazon parce que tu peux trouver ce que tu veux sur le site quand le stock est parfois limité dans les boutiques. Ou alors parce qu’ils ont inventé le kindle qui tue le livre « papier » ? Mouais… le livre numérique ne représenterait même pas de 2% des ventes en France. (mais déjà 25% aux USA)

Amazon, leader du commerce en ligne, a des plates-formes automatisées et a établi sa domiciliation fiscale au Luxembourg, ce qui lui permet de payer peu d’impôt. Du coup, ses tarifs sont bas et pour garder leurs clients, les petits détaillants doivent aligner leurs pris sur ceux d’Amazon, « au prix d’une compression des marges synonyme de chute sans fin de la rentabilité » (j’ai recopié une phrase de Libé)

La faute des grandes maisons de disques qui rémunèrent mal les distributeurs ? Sans doute en partie…

La faute d’i-tunes qui a une technologie parfaite et qui permet aux consommateurs de musique d’acheter en ligne pour moins d’un € un titre quand un CD single coûte genre 5 € ; Bon… si apple vend la musique à un prix si bas, c’est parce qu’il nous vend des iphones, ipods, ipads etc… à prix d’or ! 

Dans Libé de mercredi, je lisais le témoignage d’une jeune femme de 24 ans titulaire d’un master 2 « métiers du livre » ; elle travaille dans un magasin Virgin pour 1000 € par mois. Elle disait « On [va] se retrouver entre 300 et 400 libraires à chercher du travail en région parisienne. Dans un secteur bouché, ça va être compliqué ». Elle disait « espérer que la fermeture du Virgin profite aux petits libraires » mais franchement, qui y croit ?  

Les produits culturels s’achètent désormais sur internet et non plus en boutiques. Je lisais l’interview d’un sociologue qui disait que les fermetures des boutiques de proximité contribuaient à la désertification des centres-villes et à la disparition du lien social.  

Et la FNAC et ses 11 000 salariés en France, serait-elle menacée ? Moins que Virgin parce que la FNAC a adopté une vraie stratégie « click & mortar », qu’elle réalise 15% de son CA France en ligne sur sa boutique virtuelle, « la première boutique FNAC de France ». Et la FNAC comprend qu’elle doit se réinventer pour ne pas mourir

Bon. Si tu ne t’es pas encore suicidé(e), je t’invite à faire un petit exercice : relis mon billet et remplace « Virgin » par le nom d’un gros groupe touristique (n’importe lequel) et les mots « petit détaillant » ou « libraire de quartier » par le nom d’une petite agence indépendante à la place ; remplace ensuite « livres », « disques » et « produits culturels » par « voyages ».

Ensuite, transforme « Amazon » par « trip advisor », « kindle » par « package dynamique en ligne » et « livre papier » par « brochure ». Remplace ensuite « grandes maisons de disques » par « gros TO présents partout en Europe », remplace ensuite toutes les déclinaisons d’Apple (i-tunes i-phones, i-pods, i-pads etc) par « Google, Google flights, Google search, Google travel » etc…

Transforme aussi dans un contexte « tourisme » le témoignage de la jeune femme titulaire d’un master 2 « métiers du livre » (oui, c’est bien toi avec ton BTS tourisme). Inutile de changer son salaire : le tien est à peu aussi faiblard.

Sèche tes larmes, donne-moi ton verre que je te serve un mojito et débrouille toi pour aller bosser à la FNAC (celle qui se réinvente pour ne pas mourir) tant qu’il est encore temps. 

lundi 14 janvier 2013

pas d'émission « en raison d’un appel à la grève d’une certaine catégorie de personnel suite à la modification des tableaux de services entraînant le redéploiement de 4 salariés sur d’autres postes en interne ».


Je me suis habituée aux semaines de 4 jours. On avait négocié avec Big-Boss la fermeture de l’agence les lundis 24 et 31 décembre et les mardis étaient fériés. Et puis la semaine dernière, le rythme infernal a repris : 6 jours par semaine, je sue sang et eau pour concrétiser les demandes qui arrivent à la chaîne à l’agence.

Depuis septembre, quand Coralie est partie en congés mat’ pour la deuxième fois, on n’est plus que 3, Amandine, Sonia et moi à traiter les demandes « tourisme » long-courrier à l’agence (celles qui rapportent…)

Jeff est dans son coin pour gérer ses voyages culturels, Max et Isa traitent les sociétés, la compta et les demandes de courts séjours, et la petite Mélody fait de son mieux pour nous rendre la vie facile : elle répond au téléphone (qu’elle éconduise les fâcheux nous rend bien service…), rédige et met en page les cotations, vérifie les vouchers et assemble les pochettes de voyages. (3 jours par semaine seulement parce que le mardi et le mercredi, elle est à l‘école)

Et Big-Boss pendant ce temps-là ? Il nous couve du regard et est très gentil avec nous. Il va à la poste, à la banque, nous apporte des cafés, tout en continuant à suivre et développer la clientèle. Et il prépare activement l’ouverture de notre deuxième point de vente, comme si on n'avait pas avez de soucis comme ça, prévu en avril mais tenir un deadline, c'est mission impossible pour Big-Boss. (il faut que je vous reparle de ce machin là…)   

Bref, depuis le départ de Coralie, je n'ai plus de vie de femme trime. Je ne sais pas si je vous avais expliqué qu’on a revu les plannings depuis septembre pour réussir à tourner à 3 : 

Globalement, Sonia arrive dès potron-minet (vers 8h, quoi…) pour s’avancer avant que les clients ne débarquent et elle s’en va vers 18h (et elle ne travaille pas le samedi)

Amandine arrive vers midi et ne part pas avant 21h (et ne vient pas le lundi). 

Moi, je suis là tout le temps : je me fais violence le matin pour être à l’agence au plus tard à l’ouverture (à 10h de l’aube), je trime toute la journée, et je passe mes soirées derrière mon ordi pour envoyer les cotations promises. Et tout ça 6 jours par semaine. Pour survivre, je dois me doper à toutes les substances que je peux trouver (sushis presque tous les midis, cocaïne jus de fruits frais et vitamines, 10 cafés par jour, spa et massage tous les dimanches).

Je te raconte ma life comme d'habitude, mais je sais que tu adores ça mais pour avoir l’impression de faire autre chose de ma vie que travailler, le matin, quand je ne dors pas jusqu’à 8h55 comme une grosse feignasse anémiée (mon réveil sonne alors pile à l’heure pour que je puisse écouter les chroniques de Sophia Aram, Stéphane Blakowski ou François Morel), je vais au Club Med Gym ou  je fais de la luminothérapie.

Le soir, juste avant de quitter l‘agence, j’appelle Nico ou mes coloc’ (selon l’endroit où je dors) et mes esclaves amours me préparent à dîner (voire : ils m’ont attendue…). Bref, tous me traitent comme une princesse ! Chacun a bien compris que tout l’hiver, personne ne pouvait compter sur moi.

Je ne me plains même pas (je suis une grosse menteuse) de bosser autant : entre décembre et mars, on fait la moitié du volume « tourisme » de l’année, alors il faut qu’on soit un maximum sur le pont. Cet hiver, pas de vacances, peu de RTT, interdiction de pause-pipi, des journées à rallonge pour tout le monde… mais c’est bientôt fini. Le 4 février, Coralie rentre de congés mat’ et elle va souffrir sa race. Amandine et Sonia vont prendre une petite semaine chacune en février, et puis ça sera mon tour :  

Parce que mon patron est manipulable à souhait et dépendant de moi généreux : je trime comme une dingue 5 mois cet hiver, mais Big-Boss m’a promis pour la fin de l’hiver 5 semaines de vacances gratuites (une sorte de récup) tous frais payés en Asie et une prime de plusieurs milliers d’euros (j’ai déjà eu une prime exceptionnelle de 2000 € en décembre, je la considère comme un petit acompte).

C’est du donnant-donnant (Big-Boss dit « win-win ») : ma collègue est en congés maternité en très haute saison : je donne tout ce que j’ai. Elle revient quand il y a moins de boulot : je prends du temps pour me remettre d’aplomb. Vous direz que faire bosser une agent de voyages (fût-elle cadre et chef d’agence) 65 à 75 heures par semaine pendant 5 mois,  ça n’est pas légal, et vous avez raison.

Mais j’adhère au principe de flexibilité et j'emmerde la CGT. C’est pour ça que je n’ai pas supporté de ne pas pouvoir écouter les programmes normaux de France Inter la semaine dernière « en raison d’un appel à la grève d’une certaine catégorie de personnel suite à la modification des tableaux de services entraînant le redéploiement de 4 salariés sur d’autres postes en interne ».

Voilà. La semaine dernière, je n’ai pas eu ni Pat. Cohen, ni Pascale Clark, ni les chroniqueurs rigolos le matin dans les oreilles et j’étais de mauvaise humeur. En plus, le programmateur musical de France Inter les jours de grève est une espèce de fou drogué maléfique et sadique. On n’a eu que de la musique de grands malades. Honte à toi, Didier Varrod si c’est toi qui as fomenté le mouvement de grève pour nous moisir les oreilles de tes goûts musicaux honteux. (OK, je n’étais pas obligée d’écouter mais je suis fidèle à France Inter quoi qu’il arrive)

Que les gens se mettent en grève pour des détails de modif’ de plannings et bloquent l’accès aux programmes de la radio, ça me rend hargneuse. Mais je reconnais cependant qu’on demande trop aux salariés. Je dois avouer un truc : je suis inquiète pour l’avenir du secteur (du voyage, hein... pas de la radio publique...)

Si mon agence est ouverte de 10h à 20h (et qu’on répond au téléphone pour les sociétés dès 9h) plus le samedi après-midi, c’est parce que c’est à ce moment-là qu’on a des clients : ils nous demandent presque d’être disponibles 365 jours par an et 24h/24. Sans cesse, nous avons cette épée de Damoclès sur la tête : les sites web, ils ne sont jamais malades, en formation, en congés maternité, en vacances, à pianoter sur Facebook ou en pause-déjeuner.  

Les agences de voyages ont perdu les voyages « faciles à composer et réserver » que les clients comparent et achètent tout-seuls sur le web discrètement depuis leur bureau en open-space ou à minuit, au lit, sur leur i-pad. Il nous reste le sur-mesure tortueux et les vacances des clients qui préfèrent appeler leur agent de voyages préféré parce qu’ils n’ont pas le temps de tout comparer.

J’entends chaque jour mes clients dire « proposez-moi  quelque chose de vraiment bien ; je vous fais confiance, mon petit ». Le jour où les moteurs seront aussi intelligents que nous et qu’ils donneront une information fiable, il nous restera quoi ? Pas grand-chose. Mais on sera moins fatigués par l’enchaînement des journées à rallonge. Et on pourra à nouveau écouter les programmes de France Inter puisque la grève a cessé samedi soir. C’est déjà ça.  


mardi 1 janvier 2013

Bonne année quand même !


1er janvier 2013. Renouveau. Bonnes résolutions. Chaque année, je m’engage à tenir pendant les 12 mois suivants une liste de bonnes résolutions.

J’attaque ma liste chaque année le 31 décembre, c’est un rituel.

Avant de commencer, je regarde celle que j’avais faite 12 mois plus tôt, je vérifie si j’ai atteint mes objectifs et je me demande invariablement ce qui a fait que je n’y arrive pas. (parce que forcément, je ne respecte absolument jamais mes bonnes résolutions).

Flashback : le 31 décembre 2011, j’avais listé mes bonnes résolutions de l’année en 5 catégories, en fonction de mes rapports avec autrui ou avec moi-même : avec les collègues, avec les clients, avec les fournisseurs, avec les mecs et avec moi-même, donc…
Tu peux les relire ici
Ainsi, par exemple, je m’étais promis de ne plus tomber amoureuse en deux minutes, de ne pas draguer de garçon trop jeune et de cesser de croire que le prince charmant existe (Je savais bien qu'il couchait avec Blanche-Neige, de toute façon)

J’écris ce post sous le regard amoureux de mon jeune Nico, de sept ans mon cadet, ("Cougar", c'est à partir de moins 10, donc ça ne compte pas) rencontré dans un bar de jeunes où je vais bientôt être tricarde et dont je suis immédiatement tombée raide morte d'amour sous le charme.

Et depuis que je l’ai rencontré, j’ai cessé de croire au prince charmant : je me suis éveillée et je sais désormais qu’il existe. La preuve : il est près de moi.

Bref, les bonnes résolutions ne servent à rien ! Et je vous énerve sans doute à vous jeter mon bonheur au visage et c’est bien compréhensible.

Je n’ai pas l’illusion de changer cette année et j’ai décidé de ne pas prendre de bonne résolution pour 2013 puisque je ne les tiendrai pas. Je vais plutôt vous en demander. C’est parti :


Fournisseur, tu respecteras tes distributeurs :
- tour-operator, réceptif, hôtelier, tu donneras à chacun les moyens de travailler et soutiendras ceux qui te font l’honneur de revendre tes produits en leur donnant sans délai des informations précises ;
- tu appliqueras un pricing équitable, en te rappelant que pour vivre, en gros, un réceptif prend 5% de marge, un TO 10% et un distributeur 15%.
- tu accorderas donc à chacun un commissionnement qui lui permette d’être compétitif sur cette base et tu ne pratiqueras pas la distorsion de concurrence. Ainsi, tu moduleras tes prix pour que chacun puisse vivre dignement et tu t’interdiras d’accorder aux clients finaux des conditions que tu n’accordes pas à tes distributeurs ;
- tu cesseras de m’envoyer par caisses entières tes brochures moisies qui ne me servent à rien.

Marketeur, tu présenteras tes produits avec honnêteté :
- tu utiliseras photoshop avec parcimonie. Tu t’abstiendras de faire un montage dégueu’ en collant sur la photo d’une plage de rêve celle d’un hôtel dont l’accès à la plage se fait en traversant une autoroute ;
- tu n’indiqueras pas que l’hôtel est « à 5 minutes d’un charmant village bucolique » alors que le village bucolique est un affreux centre commercial avec 4 maisons abandonnées collées autour.
- de plus, tu préciseras que « 5 minutes », c’est le temps qu’il faut pour rejoindre l’hôtel avec une moto qui monte à 200 km/h, sans s’arrêter aux feux rouges, sur une route déserte car il y aurait eu une alerte nucléaire. Parce que lorsque mon client va faire la route le 2 août en voiture, il va mettre une heure et il ne va pas me le pardonner ;
- que tu pratiques le surbooking, c’est ton droit mais aussi ton problème. Tu l’assumes : tu veilleras donc à proposer à mon client (et par mon intermédiaire) une solution de réacheminement ou de relogement qui satisfera toutes les parties.
- comme tu assumes tes pratiques commerciales, tu ne raconteras pas à mon client que tout est de la faute de l’agence de voyage qui « n’a pas réservé de chambre » pour lui.

Journaliste de la presse pro, tu veilleras à faire ton métier proprement :
- tu m’informeras en livrant une information brute mais tu m’aideras aussi à comprendre l’évolution de la profession et du marché grâce à des explications et éclaircissements. Tu feras de vraies enquêtes ;
- tu t’abstiendras de faire du people. Tu ne dénommeras pas les patrons uniquement par leur prénom car ils ne sont pas candidats à la Nouvelle Star ou la Star’Ac’ ;
- tu ne règleras pas tes comptes en prenant partie pour (ou contre) l’un ou l’autre ; tu t’abstiendras de colporter des rumeurs ; en revanche, tu n’hésiteras pas à dénoncer des faits ;
- de façon générale, tu éviteras tout ce qui peut être jugé comme étant « à deux balles »

Employeur, tu respecteras tes salariés et les candidats qui postulent à un emploi chez toi :
- quand tu reçois une candidature, tu apportes au candidat une réponse, même si elle est négative ;
- quand tu cherches un collaborateur « dynamique, justifiant de 10 ans d’expérience, et avec une forte capacité de travail », tu te prépares à sortir ton chéquier ;
- tu t’interdiras à confier des tâches de salariés à des stagiaires ;
- tu ne te verseras pas des millions en dividendes l’année où tu bloques les salaires de tes équipes et/ou entreprends un plan social ;
- de façon générale, tu feras en sorte de ne pas te payer plus de 10 fois le salaire moyen que tu verses à tes employés français ;
- tu maintiendras l’emploi en France et éviteras de recourir aux centres d’appel off-shore ;
- tu distribueras les éductours à tes équipes de vente de manière équitable.

Collègue, tu me traiteras comme tu aimerais que je te traite :
- tu as le droit d’être mal luné(e) et cela m’arrive aussi (c'est très rare... : tu sais bien que je frôle la perfection...). Ces jours- là, tu me préviendras avec tact en m’envoyant par exemple un SMS sur le chemin de l’agence « je suis de vilaine humeur ce matin, je vais aboyer toute la journée contre tout le monde y compris contre toi. Ne le prends pas personnellement et sois sympa : arrondis les angles avec les clients et ne m’accable pas. Ça ira mieux demain » ;
- tu ne me piqueras pas mon agrafeuse, mes trombones, ma calculette et mes fiches techniques lors de mon jour off (parce que oui, cette année, je prendrai des jours off : il n’est pas question que je continue à bosser 6 jours par semaine) ;
- tu me consulteras avant de réserver tes vacances et tu t’abstiendras de pondre des jumeaux, parce que moi aussi, j’ai une life.

Tout ça, bien entendu ne sont que des vœux pieux. Ne rêvez-pas !

La presse pro’ (sauf TourMaG, bien entendu…) va donner la parole aux mêmes grands patrons que d’habitude et va se concentrer (comme si ça allait changer quelque chose au destin du réseau) sur la guéguerre Jipé/Efix dans les 6 prochains mois (on parie ?).

Les fournisseurs vont nous tondre la laine sur le dos et le marché va être encore plus dur en 2013. Les salaires que vont vous verser vos patrons sans scrupule seront bien maigres.

Mais nous serons toujours là le 31 décembre 2013, gonflé(e)s à bloc, remonté(e)s comme des pendules et prêt(e)s à affronter 2014, qui sera plus difficile encore pour nous que 2013.

D’ici là, bonne année 2013 ! Si j’en crois le dernier sondage de TourMaG.com, il y a peu de chance qu’elle soit pire que 2012.