lundi 1 avril 2013

1er avril : Léa a été très vilaine

Le 1er avril, je me suis bien amusée à écrire n'importe quoi. Le pire, c'est que certains ont marché... Le 1er avril, j'écrivais ceci : 

Bon. Il est temps que j’arrête de vous raconter n’importe quoi et que je me dévoile enfin. Derrière la plume de Léa, l’agent de voyages blonde, se cache quelqu’un de bien différent ! J’ai bien ri pendant 3 ans, mais là, je n’en peux plus et je me dois de vous dire la vérité : je suis un homme ! 

Mon vrai prénom, c’est Georges (mais je ne suis pas de Toulouse). Et je suis chef d’agence dans une ville moyenne. Tout ce que je raconte depuis mai 2010 n’est que pure affabulation. Big Boss, Nico, les copines de l’agence... du grand n’importe quoi ! 

Comment avez-vous pu croire un seul instant de pareilles sornettes ? Du bidon, du chiqué, des cracks ! Oui, je vous ai tou(te)s berné(e)s et à chaque fois avec un plaisir et un vice très bitch. 

Peut-être est-ce là ma nature profonde, la part féminine qui sommeille en moi, tapie dans l’ombre, prête à bondir... Mais peu importe, car l’essentiel était de croire en ce qu’écrivait Léa. Et pour marcher, vous avez marché... vous avez même couru à vous en faire éclater la rate ! 

Vous connaissez (pour reprendre mon dernier post) des patrons qui refilent six semaines de congés à leurs employées en « récup’ d’heures supp » ? Qui leur laissent prendre autant d’initiatives ? Qui ont des salaires comme le mien ?

Vous pensez vraiment que ma collègue a pu appeler ses deux gnomes Melvil et Robinson ? Que chez Big-Boss Voyages, c’est le patron qui fait le café, qu’on arrive à faire 75% de notre chiffre tourisme en direct avec des réceptifs ou qu’on a les reins assez solides pour monter nos GIR tout seuls ? 

Qu’un steward puisse être hétérosexuel et fidèle, et qu’à la faveur d’une formation dispensée par une agent de voyages, il puisse se transformer en commercial pour une chaîne hôtelière ?

Évidemment, rien de tout cela n’existe. Mais alors pourquoi toute cette mise en scène ? Cette mascarade ? En vérité, je voulais faire passer des messages

Qu’un patron pouvait être prêt à payer décemment une chef de comptoir, qu’il pouvait se laisser manipuler par une perle comme Léa, qu’il pouvait faire face à la crise. 

Ces messages, je voulais les faire passer pour qu’un grand ponte de la profession remarque « Léa » et lui propose un emploi à la mesure de son talent. 

Las… Les seuls messages que j’ai reçus, ce sont des appels au secours, des demandes de conseils et des plans drague. Si tous ceux qui ont tenté de séduire « Léa » savaient que je joue au rugby ! 

Si Raf avait imaginé que celle qu’il a croquée en infirmière en crocs, en ingénue perverse, en blonde mutine ou en amoureuse de Nico était un mec de 47 ans ventru et débordant de testostérone…

Vous imaginez la petite Léa en escarpin de 12 et robe légère ?

Quand il m’avait demandé de lui détailler (par mail) à quoi je ressemblais, j’ai juste décrit Clara Morgane. Mon dieu, j’ai tellement honte... 
Oh je sais, je vais faire beaucoup de déçu(e)s, des malheureux (ses)... 

Vous imaginez la petite Léa en escarpin de 12 et robe légère à picorer des sushis en suçotant un mojito à la paille ? En fait, je fais du XL et que je ne jure que par la viande en sauce et le gros rouge. 

Non seulement Léa n’existe pas, mais son agence qui déchire ses scores chaque mois est elle aussi pur produit de mon imagination. Mon agence est comme les vôtres : en chute libre. Tellement que mon Big-Boss à moi a engagé à mon égard une procédure de licenciement économique. Dans un mois, Georges (qui nourrit Léa de son quotidien de distributeur) n’aura plus d’anecdotes à écrire. 

Et c’est peut-être tant mieux : je crois qu’à cause de la petite notoriété de Léa, je suis devenu(e) schizophrène. Depuis trois ans que je me suis glissé(e) dans la peau de cette blonde vaporeuse, cette bombasse trentenaire, je ne sais plus vraiment qui je suis. 

Que voulez-vous ? Il fallait bien que la vérité sorte du puits un jour ou l’autre. Depuis quelques mois, je n’en pouvais plus. Je suis fatigué, je manque d'inspiration, je me lasse et plus ça va, moins j’ai de clients… alors quelles anecdotes amusantes à raconter ?

Dans un dernier sursaut d’orgueil, j’ai fait prendre à Léa 6 semaines de vacances-recup’ pour essayer de retrouver la niaque, mais la nouvelle de mon licenciement m’a anéanti. 

Léa ne reviendra pas chez Big-Boss Voyages après ses soit-disant vacances gratuites en Asie. (Alors que moi, je suis prêt à tout pour n’importe quelles vacances, même un séjour dans un cottage de Center Parc) 

Dans mon délire, j’ai tout imaginé pour tuer le personnage de Léa, l’agent de voyages blonde et ainsi partir la tête haute : je me suis dit que Léa pourrait monter sa propre agence, voire qu’elle quitterait le tourisme pour embrasser une carrière d’actrice. 

Mais à quoi bon continuer de mentir ? Les plus belles histoires ont toutes une fin et celles d’amour, en général, finissent mal (air connu...). Je ne voulais pas vous plaquer sans vous dire réellement qui je suis. 

Je me repens de tous ces mensonges des dernières années. Et même si je ne ressens pas de remords, je vous demande de me pardonner et d’absoudre mes pêchers et excuser mes pulsions les plus profondes. 

Ne me jugez pas. Ne cherchez pas à me comprendre. En quittant le monde des agences de voyages, Georges, 47 ans, tue le personnage de Léa tant qu’il arrive encore à la maîtriser à peu près. Léa vous a stupéfait plus d’une fois ? Avouez que Georges vous l’a coupée ! 

Vous pouvez m’adresser un mail à leavoyage@live.fr pour  me dire adieu. N’envoyez surtout pas de MP sur facebook. Je n’ai jamais rien compris à Facebook. C’est ma fille de 17 ans qui a animé la page facebook de Léa ces trois dernières années. Aujourd’hui, Léa est triste de vous quitter mais elle vous remercie d’avoir passé avec elle 3 belles années. 

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